10 minutes à Nazareth est un moment déambulatoire dans un lieu singulier, la boutique d'une station service, sur l'autoroute A1 Paris/Lille. Dans ce lieu, plusieurs personnages se promènent: des conducteurs de passage, un enfant, des pompistes. Mais le spectateur ne voit pas tout, il écrit l'espace dans sa profondeur. L'interface qu'il manipule déplace une strate virtuelle contrôlant l'apparition et la disparition des personnages. Par ce jeu d'écriture, il construit son film et sa déambulation.
Certains personnages récitent des blogs aux thèmes de l'amour, la religion, les jeux vidéo, le rêve, le quotidien, la politique en france ou encore un voyage en afrique... Une unique voix lit l'ensemble des récits. Elle incarne ce troisième oeil, celui de la caméra qui filme cet univers a-panoptique et y projète une société.
10 minutes à Nazareth est une vidéo interactive de 5 minutes 30 jouée en boucle. Il ne s'agit pas d'un film narratif suivant une logique linéaire, mais uniquement d'un ensemble d'événements regroupés dans un lieu. Tout est construit selon une logique de déambulation et de passage. Seul le temps est linéaire. Le spectateur se confronte alors à des choix d'écriture définitifs, mais peut toutefois les changer alors que la situation de choix se renouvelle, 5 minutes 30 plus tard. Il devient véritablement l'écrivain, le visiteur, d'un espace spatio-temporel conditionné pas ses choix d'écriture.
10 minutes à Nazareth me paraît être une sculpture narrative, forme symbolique jouant sur l'impossible ubiquité du regard. La narration s'étale dans l'espace et conditionne la déambulation du spectateur interacteur.
Technique
1 vidéo projecteur . 1 écran . 1 ordinateur . 2 haut-parleurs . 1 ampli . 1 colonne interactive . (Tout est fournis sauf le vidéo projecteur)
Exposition
Festival Files à Sao Paulo, Brésil, 2006
Panorama 5, Tourcoing, Juin 2004